Un groupe de chercheurs et d’ingénieurs de l’Université Cornell a réalisé une caméra minuscule d’un peu moins d’un millimètre. Elle pourrait avoir des applications révolutionnaires en médecine ou robotique.
Un centième de millimètre d’épaisseur pour un demi-millimètre de côté : c’est la taille d’un capteur en silicium dopé qui se comporte comme une caméra électronique avec 400 pixels. Dépourvue de lentilles et certainement pas destinée à faire des films de vacances, la caméra mise au point par Alyosha Molnar et Patrick Gill de l’Université de Cornell n’en permet pas moins de saisir des images permettant de reconnaître grossièrement des objets, comme par exemple la Joconde de Léonard de Vinci.
La performance, détaillée dans un article récent de Optics Letters donné en lien ci-dessous, est un sous-produit des recherches de Gill et ses collègues dans le domaine de l’imagerie cérébrale. Les chercheurs avaient en effet pour but de développer des systèmes optiques implantables et sans lentilles, afin d’observer in vivo des neurones modifiée pour émettre de la lumière lorsqu’ils sont en activité. Sans parler de véritables nanorobots dans le sens des spéculations débridés des transhumanistes. Des robots miniatures équipés de ces caméras pourraient bien sûr se révéler fort intéressants pour sonder les tissus d’un organisme vivant ou effectuer certains diagnosticsmédicaux.
Le coût de fabrication de telles microcaméras est dérisoire puisqu’il s’élève à quelques centimes d’euro seulement. Ce qui fait l’efficacité de ce micro-objet, c’est aussi le fait que les images sont obtenues à partir d’un traitement mathématique dérivé des fameuses transformations de Fourier, bien connues en théorie du traitement du signal et à fortiori en imagerie. Cela se reflète d’ailleurs dans le choix du nom du dispositif en silicium puisque les chercheurs l'ont baptisé Planar Fourier Capture Array (PFCA).
Sur la gauche une image de Mona Lisa et sur la droite la même, observée par le Planar Fourier Capture Array (PFCA). © Molnar lab
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