Tunisie : Changer d’opérateur et garder son numéro



   Avant, le fait d’acheter une carte de recharge Tunisie Telecom alors qu’on dispose d’une ligne Tunisiana, était un signe de maladresse et de distraction. Bientôt, en Tunisie, on ne se moquera plus d’une personne qui utilise une carte de recharge Orange pour alimenter le solde d’une puce 22. 


phone235Grâce à la portabilité des numéros, on pourra migrer d’un opérateur à un autre, tout en gardant le même numéro. Selon une source gouvernementale, cette technologie fait actuellement l’objet d’un projet mené par l’Instance National des Télécommunications en Tunisie, afin de définir le cadre réglementaire relatif à sa mise en œuvre. L’objectif sous-jacent de la portabilité est de stimuler la concurrence entre opérateurs et de permettre aux clients d’avoir le libre choix de leur fournisseur sans perdre le numéro initialement attribué. Le numéro de téléphone sera ainsi  la «propriété privée» du client et non de l’opérateur.
Rappelons, que cette démarche a été entreprise par l’INTT en 2009, avant l’entrée du troisième opérateur sur le marché des télécoms. Elle est restée en instance  jusqu’à ce qu’elle soit relancée par Sami Zaoui, l’ancien Secrétaire d’Etat aux Technologies de la Communication du gouvernement transitoire.
Orange,Tunisie, probablement le futur principal bénéficiaire de cette technologie, insiste depuis son arrivée auprès de l’INTT, au sujet de l’autorisation de la portabilité des numéros. En effet, la nouvelle règle du jeu pourrait vraisemblablement permettre au nouvel entrant de renforcer son parc de clients qui compte actuellement 800.000 abonnés, contre 5.8 millions pour Tunisiana et 4.5 millions du côté de Tunisie Telecom.
L’expérience française en matière de portabilité facilitera les travaux du régulateur tunisien, surtout que l’Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes en France a lancé la première formule de portabilité depuis 2003 et a procédé par la suite à sa réforme en 2007. Les Tunisiens pourraient donc profiter du savoir-faire des Français dans ce domaine, notamment en apprenant de leurs erreurs du passé. En effet, suite au lancement de la portabilité en 2003, seuls 2,86% ont «porté» leur numéro vers un autre opérateur. Un résultat largement en deçà des attentes. Le nœud du problème ? Il est causé principalement par la rigidité du processus et par le manque d’implication des opérateurs, d’où le projet de réforme.
   Par conséquent, et afin d’encourager les clients et les opérateurs à adopter le principe de portabilité, l’INTT devrait imposer dès le début le délai de portage le plus court, un préavis de résiliation rapide, et instaurer la formule de rétribution la moins pesante entre opérateurs (redevances et frais d’interconnexion). D’après les expériences réussies en Europe, tout se joue autour de ses éléments.  


                                                                                                                jouini anis

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